Archéologie :
Antiquité et Romains
D’après quelques sources anciennes, au cours du IX siècle
av
JC, les navigateurs de Rhodes fondèrent sur une colonie
commerciale sur l'îlot
de Megaride (maintenant Castel de l'Ovo) et sur la colline de
Pizzofalcone
située derrière, cette dernière fut
dénommé Partenope. Successivement, vers la
fin du VII siècle av JC, cette première implantation fut
occupée par des colons
grecs de Cumes lors de leur expansion en Campanie.
Les Cumins
furent probablement forcés à abandonner
celle-ci suite à l'avancé
dans la région au VI ème siècle
av JC de
leurs adversaires, les Étrusques ; ils
réédifièrent ensuite la ville autour du
470 av JC, lorsqu’ils vainquirent leurs ennemis avec l’aide des
Syracusains,
ils fondèrent, à l’est de l’emplacement de Partenope (qui
pris alors le nom de
Palepoli « vielle ville »), Neapolis
« Nouvelle Ville ».
La ville
se leva sur une pente descendant au sud vers la mer et
protégé sur les
autres côtés par des vallons. Dans cette zone,
correspondant à ce qui est
défini comme le Centre Historique de la ville, l’occupation fut
ininterrompu
pour plus que deux mille ans.
De
très nombreuses traces de la ville ancienne sont
restées, même si la
continuité de l’occupation a toujours comporté beaucoup
de destructions et de
transformations, aujourd'hui elles
apparaissent fragmentées, souvent même difficilement
visibles.
Les
témoignages archéologiques qui le plus contribuent
à
mettre en évidence la physionomie de la ville ancienne sont les
murs d'enceinte
et l’implantation urbaine. Le plan des fortifications, qui furent
construites
en blocs de tuf local marqués de signes de creux (et
récemment a été mis au
jour sous le cimetière de Saint Maria de Pianto une des
carrières d'extraction
de ces matériaux), a été reconstitué
grâce à la découverte de nombreuses
portions.
Le circuit du mur s'étendait de la colline de Sant'Aniello
à Caponapoli par
Settembrini jusqu'au Castel Capuano et Forcella et se poursuivait sur
le Cours
Umberto jusqu'à la place Bovio, en remontant sur le
côté ouest vers la place Bellini
et Costantinopoli.
La ville
emmurée était constituée de deux collines, unis
entre
eux de murs transversaux. Deux phases de construction ont
été déterminées : la
première, en blocs de tuf granuleux, du Vème
siècle av JC, en rapport avec la
fondation de la ville, et de la deuxième, en tuf compact,
correspond à une réaménagement
de la structure défensive, est datée du IV ème
siècle av JC, lorsque la ville
se trouva dans une difficile situation politique et militaire.
La première phase est clairement visible dans les structures de
Sant'Aniello à
Caponapoli, là où les fouilles effectuées ont mis
en lumière même une portion
des fortifications d'époque angevine, qui s’est
superposée aux murs grecs. Ils
sont datés par contre au IV siècle av JC, pour les
portions de murs à place
Cavour, sous la rampe Marie Longo et place Bellini.
La structure était telle, que devant, Annibal fut forcé
de renoncer à l'assaut
de la ville, alliée des Romains.
À
l'intérieur de l'enceinte des restes sont encore
reconnaissables dans la distribution des places et des routes de la
ville
moderne, elle s'organisait autour de trois axes principaux et
parallèles (decumanus),
correspondants respectivement aux actuelles voies sagesse-pisanelli-Anticaglia-Saints
Apôtres (decumanus supérieur), Tribunaux
(decumanus médian), San Biagio de la
libraire-vicaria- Fourche
(decumanus inférieur), coupés perpendiculairement d'axes
mineurs et plus étroits
(stenopoi ou cardines).
Telle
conception répond pleinement à l’organisation
habituelle de l'urbanisme grecque du Vè siècle av JC. et
que l’on appelle
généralement « Ippodamo de Mileto »
(Damier de Milet).
Le plan de la ville ne changea pas à l’âge romain. Le
centre civil de la ville
grecque, l'agora, situé dans l'aire de l'actuelle place San
Gaetano, là où se situaient
la majeure partie des fonctions administratives, politiques,
économiques et
judiciaires, maintint la même fonction.
Au nord de l'aire s’étendait le complexe du théâtre
et de l'odéon, en son
centre s’élevait sur un haut podium le temple
dédié aux Dioscuri, divinité de
Neapolis.
Du temple, refait complètement à l’époque de
Tibère, il reste aujourd’hui seulement
deux des six colonnes du pronao, incorporées dans la
façade de l'église de San
Paolo Majeur.
Au premier siècle de l'empire, suite à l'institution du 2
ap JC de « l'Italikà
Romaia Sebastà Isolympia » (compétition
quinquennale qui comprenaient des
compétitions équestres, ginniche, musicales et de
théâtre dramatique) et suite
aux dommages que les édifices subirent à cause du
tremblement de terre en 62 et
l'éruption du Vésuve en 79, se vérifia à
Naples une intense activité de construction
d'oeuvres publiques : c’est en effet à cette période que
remontent tous les
édifices monumentaux dont on conserve des restes, des
théâtres (dans l'aire de
Anticaglia) au temple des Dioscuri (actuelle église de San Paolo
Majeur), au
macellum (dont les restes s'étendent sous l'église et le
couvent de San Lorenzo
Majeur).
Mais la ferveur
constructive ne signifia pas pour Neapolis
une reprise après cette crise qui au Ier, compromit les
florissantes activités
commerciales. La ville devient le but de riches propriétaires
fonciers et
d'hommes de culture, attirés par la facétie des lieux et
de l’hellénistique des
coutumes et des traditions.
Les riches villas qui s’élevèrent surtout le long du
littoral attestent le
caractère résidentiel et touristique que Neapolis acquit
dans cette phase et
qui se maintint longtemps, avec la crise économique qui se fit
toujours de plus
en plus évidente au cours des derniers siècles de
l'empire.
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