Amphitheatre romain de Capoue

L’amphithéâtre de Capoue

Capoue a une très longue histoire, ayant été une ville osque, puis étrusque, avant d’être romaine. Située le long de la Voie Appienne, elle fut une des principales villes romaines d’Italie méridionale.
L’itinéraire archéologique sur le commune de Santa Maria Capua Vetere compte la visite de l’Amphithéâtre, le musée des Gladiateurs, le proche Musée Archéologique et un Mithraeum.

Amphithéâtre de Capoue

L’amphithéâtre de Capoue ou Capuano, est un amphithéâtre romain antique situé sur la commune de Santa Maria Capua Vetere, principal édifice témoignant de l’antique cité de Capoue. Il a probablement été construit entre la fin du premier et le début du IIe siècle de notre ère. Mais une théorie lui attribue une plus grande ancienneté. C’est le deuxième plus grand de ce genre, après le Colisée de Rome, long de 170 mètres pour son grand axe. Il a probablement servi de modèle à l’amphithéâtre Flavien de Rome, ayant été visiblement le premier amphithéâtre en pierre du monde romain.
Sur le site il existait très probablement un amphithéâtre dès l’époque républicaine, et peut-être même sous les étrusques, à une position légèrement différente.
Sa fonction était d’être une arène pour l’exposition et les combats de gladiateurs. Il existait en effet ici, avant la construction de cet amphithéâtre, une importante école de gladiateurs (un ludus). C’est ici que Spartacus s’entraina et déclencha la célèbre révolte des esclaves.

Historique

Probablement construit autour de la fin du Ier siècle de notre ère, nous savons que l’amphithéâtre fut restauré en l’an 119 par l’empereur Hadrien et une nouvelle fois avec une inauguration en 155 par Antonin le Pieux. Les Vandales de Genséric le détruisirent en 456 après J.-C. lors d’un pillage. Il fut réparé en 530, puis il resta en service sous les Lombards lorsque ces derniers dominèrent une grande parie de la péninsule des IVe au IXe siècles. Détruit en 841 par des mercenaires sarrasins, il fut ensuite fortifié. A l’époque normande il fut dépouillé de ses pierres pour construire le château delle Pietre dans la nouvelle Capoue. Il fut restauré en partie sous les rois Bourbons.

Ce lieu a aussi marqué l’histoire et l’imagination collective car c’est ici que s’entraîna le gladiateur Spartacus, avant qu’il prenne la tête de la révolte des esclaves en 73 avant notre ère. Cette révolte a tenu Rome en échec plus de deux ans, bouleversant profondément sa vie politique, et qui se termina par l’instauration du premier triumvirat.

Description et architecture de l’amphithéâtre

Sa structure elliptique est proche de celle du Colisée de Rome, mesurant 170 par 139 mètres.
L’extérieur comptait 4 niveaux, pour s’élever à 46 mètres de hauteur. Les trois étages inférieurs comptaient chacun 80 arches en travertin, encadrées de piliers de style toscan, avec des clés de voûte décorées des bustes de dieux. Sept de ces bustes sont visibles dans la façade de la mairie de Capoue, d’autres sont exposés dans le musée de la ville, et une vingtaine se trouve sur place.
Le sol de l’arène était constitué de planches en bois recouvertes de sable. Dessous, les galeries qui occupaient le sous-sol sont encore très bien conservées. Cette qualité de conservation est d’ailleurs une des particularités de ces vestiges. Autour, les gradins étaient accessibles par des escaliers intérieurs et extérieurs.

A l’est de l’amphithéâtre une citerne rectangulaire est reliée par une conduite à l’édifice, qui permettait de nettoyer les souterrains.
Aux Ve et VIe siècles, une chapelle fut élevée près de la deuxième entrée ouest au nord.
On peut découvrir des artefacts de l’édifice dans le musée Campano de la ville de Capoue, le musée archéologique de la Capoue antique à Santa Maria Capua Vetere, ou au Musée archéologique national de Naples qui conserve entre autres la Vénus de Capoue qui fut découverte ici.

Musée des Gladiateurs

Attenant à l’amphithéâtre, le Musée des Gladiateurs compte deux salles avec une reconstitution des gradins, des marbres, des panneaux illustrés sur la vie des gladiateurs avec des objets originaux et une petite reconstitution scénique.

Musée Archéologique de l’Antica Capua

Le Musée de la Capoue Antique, destiné depuis sa création à exposer les découvertes faites lors des fouilles du XXe siècle à Capoue, est installé dans une ancienne caserne des Bourbons, où se trouvait la résidence dans laquelle naquit le roi de Naples Robert d’Anjou en 1277.
Une collection est dédiée à la ville préhistorique de Nola, et les 10 salles sont organisées chronologiquement, avec sept périodes, depuis la préhistoire jusqu’à l’âge sannite, romain et la décadence post-romaine.

La pièce centrale est le Satyre au repos, retrouvé en 2002, qui mesure 1,86 mètres.
Les 3 premières exposent des matériaux de l’âge du Bronze (XVI-XIV siècle av. J.-C.), avec des trouvailles de l’âge du fer (IX-VIIe av. J.-C.) issues de nécropoles.
Les 4e et 5e salles sont dédiées à l’âge du fer, avec des objets issus des mondes étrusques et grecs, avec des céramiques inspirées du monde grec, et une production locale de qualité. Le territoire était occupé à cette époque par les populations Aurunces et Étrusques, en contact avec les colonies grecques de Pithecusa et de Cumes.
La 6e salle expose des statuettes votives, et la 7e expose des objets des périodes archaïque et sous-archaïque étrusques (575-423 avant J.-C.), avec des coupes ou vases issus du monde grec, peints de rouge et noir avec des scènes mythologiques, parfois réalisés sur place.
La 8e salle marque le déclin des Étrusques et l’ascension des Samnites, puis des campaniens (Osques) qui s’emparèrent de Capoue en 423. Elle expose du matériel de tombes, dont des parois peintes, avec armes, vases et bijoux en or et argent.
La 9e salle expose des tombes peintes de la fin du IVe siècle av. J.-C. Et dans la dernière salle sont exposés les trouvailles récentes et remarquables des sanctuaires de Capoue, avec une statue de Mater Matuta et un torse de sphinx.

Mithraeum de Santa Maria Capua Vetere

Le mithraeum (mitreo) de santa Maria Capua Vetere est l’un des mithraeum italiens les mieux conservés, proche de l’amphithéâtre. Il date de la fin du IIe siècle de notre ère, dédié au culte du dieu perse Mithra, culte qui se répandit dans la péninsule entre le Ier et le IIe siècle de notre ère.
L’escalier mène à une salle. Sur la gauche, la salle du mithraeum a des places assises pour assister aux rites. Elle est surmontée d’une voûte en berceau décorée d’étoiles vertes et rouges. Les fresques des murs représentant les sept degrés d’initiation de l’aspirant mithriaque, jusqu’à la perfection spirituelle. Le dieu Mithra est représenté sur le mur du fond, tuant le taureau, avec en haut à gauche le dieu Soleil et en haut à droite la déesse Lune.

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